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Anas Al-Sharif

Journaliste
Al Jazeera

Anas Al-Sharif était un journaliste palestinien du camp de Jabalia, dans le nord de Gaza. Il travaillait comme photographe journaliste bénévole pour de nombreux organes de presse palestiniens locaux. Il avait rejoint l’Al Jazeera Media Network en novembre 2023 en tant que correspondant à Gaza, où il était la voix des Palestiniens et couvrait l’actualité pendant le génocide perpétré par les autorités israéliennes. Anas Al-Sharif utilisait également les réseaux sociaux pour documenter les crimes de guerre israéliens. En 2024, Amnesty International Australie a décerné à Anas Al-Sharif le prix du défenseur des droits humains.

Anas Al-Sharif avait reçu de nombreuses menaces en raison de reportages sur les violations et la famine croissante. Son père a été tué en décembre 2023 lors d’une frappe aérienne israélienne qui visait directement la maison familiale. Depuis octobre 2024, il faisait l’objet de menaces publiques ciblées et de campagnes de diffamation menées par des responsables israéliens et des comptes de réseaux sociaux, notamment par le porte-parole des Forces de défense israéliennes (FDI), Avichay Adraee.

Anas Al-sharif a été tué le 10 août 2025 avec cinq autres journalistes lors d’une attaque aérienne directe des FDI sur leur tente près de l’hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza.

« Si ces mots vous parviennent, sachez qu’Israël a réussi à me tuer et à faire taire ma voix… J’ai vécu la douleur dans tous ses aspects, j’ai goûté à la souffrance et à la perte à de nombreuses reprises, mais je n’ai jamais hésité à transmettre la vérité telle qu’elle est, sans distorsion ni falsification, afin qu’Allah puisse témoigner contre ceux qui sont restés silencieux, ceux qui ont accepté nos meurtres, ceux qui ont étouffé notre souffle, et dont les cœurs sont restés insensibles aux restes éparpillés de nos enfants et de nos femmes, ne faisant rien pour arrêter le massacre auquel notre peuple est confronté depuis plus d’un an et demi. »

Dans les TPO, les défenseur⸱ses des droits humains (DDH) sont victimes d’actes de harcèlement, de restrictions à l’égard de leur liberté de mouvement, de stigmatisation, d’enlèvements, de longues périodes de détention arbitraire — généralement au titre d’ordres de détention administrative —, de perquisitions illégales de leur bureau et de leur domicile et d’assassinats. Le rapport de Front Line Defenders consacré à la Palestine constate que "La plupart des violations se font avec l’assentiment de l’État ou, à défaut de la bénédiction des plus hautes instances des pouvoirs politiques et militaires, elles sont approuvée tacitement par la politique continue d’impunité qui imprègne le système militaire et judiciaire vis à vis des TPO". Dans certains cas, des colons israéliens se sont également rendus coupables de violence envers des DDH.