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Myrna “Micah” Cruz-Abraham

FDDH

Myrna « Micah » Cruz-Abraham est une défenseuse des droits humains qui œuvre depuis des décennies en faveur des droits des communautés les plus marginalisées des Philippines, notamment les femmes, les travailleurs, les peuples autochtones et les agriculteurs. Myrna a également travaillé avec le Center for Women’s Resources et l’Institute for Religion and Culture, créant le Women’s Center qui est devenu un élément central de la formation et de l’éducation des femmes qui travaillent dans la région métropolitaine de Manille depuis 1983. En 2017, la défenseuse a rejoint Sandiwa, un réseau qui défend les droits des minorités nationales et des peuples autochtones. Sandiwa défend notamment les droits des communautés Moro, en particulier leur droit à l’autodétermination et à leurs terres et territoires ancestraux. L’organisation a également soutenu l’école Lumad Bakwit à Manille de 2017 à 2019. À cause de son travail, elle est la cible de représailles, principalement de la part d’acteurs étatiques.

Le climat d'impunité aux Philippines, associé au fait que l'administration encourage les exécutions extrajudiciaires de présumés consommateurs de drogue, ainsi qu'à la ligne de plus en plus dure de l'armée contre le Front national démocratique philippin, entraîne une grave détérioration de la situation des défenseur-ses dans le pays. Depuis l'élection du Président Rodrigo Duterte en mai 2016, les DDH doivent faire face à une vague d'assassinats et de violences. L'acharnement judiciaire et la criminalisation des DDH restent courants ; les politiciens et les acteurs privés, tels que les sociétés minières, utilisent le système judiciaire pour faire taire ceux qui s'opposent à leurs intérêts. Les DDH sont accusés de crimes violents ou d'appartenir à la Nouvelle armée populaire, l'aile armée du parti communiste. Les DDH signalent également des cas de surveillance populaire rapprochée. Depuis que la loi martiale a été déclarée à Mindanao en mai 2017, et compte tenu de la crainte qu'elle ne s'étende à tout le pays, les défenseur-ses des droits humains sont de plus en plus visés par les menaces, les actes d'intimidation et le harcèlement par l'armée.